Le Petit ami, de Paul Léautaud (1903)


          C'est, derrière la vitesse de la narration, désinvolte un peu, ou sans apprêt, quelque chose d'heureux, quelque chose de triste, sans qu'on parvienne bien à démêler, comme si l'on eût chargé Stendhal d'ajouter à l'occasion quelques pages aux Promenades et souvenirs de Nerval : du premier, le bel allant d'une prose joyeuse déjà, toute simple, prétendument simple, à quoi s'ajoute, du second, ce vague d'un regret, d'une déception peut-être, de sorte que Le Petit ami n'est pas seulement l'épisode émouvant, canaille aussi, d'une vie d'homme, son enfance, ses quartiers, ses maîtresses, une mère trop tard présente, c'est aussi un épisode charmant de la langue française.


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