Pensées de Pascal


          Ce sombre, ce mystérieux appel soudain, quelques pages suffisent à le faire entendre, comme se lève des premières mesures de l'Adagio de l'« Hammerklavier » de Beethoven une splendeur rien que grave, désolée presque, et il nous semble en effet n'avoir plus à cœur de plaisanter, de tergiverser, car il n'est rien, chez Pascal, qui ne prenne les accents intransigeants du devoir, comme s'il lui était tout urgent d'inspecter à fond ce que sont les hommes, leur misère, leur égarement, leur place en cet univers, leur mort surtout, de sorte que les Pensées viennent obstinément toucher dans tous les problèmes un certain point terrible, capital, et sublime avec ça, on ne sait quoi décidément d'essentiel ou de définitif, tant que les hommes seront.



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